Des parents à aimer
Une ville pour flâner
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Une guitare pour chanter
Et tes yeux à aimer
Ça commence au jardin d'enfants
Où d'innocentes benjamines
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Nous habitions tous deux la même ville
Et notre école était la même aussi
Le soir venu les garçons et les filles
Sur le trottoir discutaient en amis
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Maman vient de terminer
L'histoire du cow-boy Johnny
Petit Pierre l'a écoutée
Et s'est endormi
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Parmi la foule automatique
Dans le métro il me tenait
D'affreux propos pornographiques
Auxquels rien je ne comprenais
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On voudrait, on n'peut pas
C'est tout'la tragédie des humains de la terre
On voudrait, on n'peut plus
Que regretter à jamais le temps perdu
Dans notre école un vieux professeur
Souvent victime de sa bonne humeur
Nous enseignait en récréation seulement
Un jeu qui le passionnait dans son temps
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À ton âge tu sais bien que
Sans argent on n'est pas heureux
Qu'on se bagarre bien à tort
Puisqu'on est condamné à mortDix huit ans c'est bien assez pour
Savoir que le temps va sans retour
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À ton âge tu sais bien que
La chance n'a qu'un seul cheveux
Qu'il faut bien vite s'y accrocher
Ne pas la laisser s'envoler
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Quand tu es venu à Paris pour la première fois
Tu ne parlais que le danois
Je n'ai pas du tout compris ce que tu disais
Je n'entendais que le français
Sans me connaître néanmoins
T'as pensé que tu m'aimerais bien
En toi j'ai placé ma confiance
Tu devins mon ami d'enfance
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Dans la maison de ma grand'mère
La nature entière vit en liberté
Au jardin les ombellifères
Et les coccinelles ont fraternisé
Et si dans ce joli domaine
La bête à bon Dieu est si bien cotée
C'est que ce jardin quel aubaine
Est l'image du paradis retrouvé
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Le petit prince de mes rêves
Lorsque je n'avais pas dix ans
Avait boucles blondes et brèves
Et bel habit de satin blanc
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Dans les trains, dans les gares,
On promet l'impossible car
La joie ou le chagrin du départ prochain
Font que l'on hait ou bénit le train qui part
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Les promesses que l'on fait dans les gares
S'envolent dans la fumée du train qui part
M'ont-ils assez menti lorsque j'étais petite
Les braves gens qui m'aimaient ou qui faisaient semblant
Quand je leur demandais pour être plus instruite
Comment on doit s'y prendre pour avoir des enfants
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Ils étaient trente mille enfants de France
Le plus vieux n'avait pas vingt ans
Cette histoire manque de vraisemblance
Pas un seul ne revit ses parents
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Il fait du bruit dans la nation
Le célèbre mot de CambronneÀ Waterloo il commandait
Un carré de la vieille garde
Il était d'une humeur gaillarde
Cet officier au franc parler
Et pour remercier son héros
La douce France polissonne
A fait une station de métro
Au nom du général Cambronne
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Tu me dirais que la force d'Hercule
Faisait dit-on le grand bonheur de Dalila
Que tout près des oreilles nous avons les rotules
Que ton coq a pondu un oeuf en chocolatTu me dirais bien sûr que tu m'adores
Plus que toi-même, plus que ta mère, tu me dirais
Surtout que tu ne m'as jamais trompée encore
Vois ma crédulité, je te croirais
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Pourquoi mes parents ne veulent-ils pas reconnaître
Que le petit être dont je viens d'être maman
Est un coup d'essai mais surtout un coup de maître
Et qu'il pourrait d'ores et déjà jouer au Don Juan
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Qu'il ait la bonté et les yeux de son père
Heureuse la fille qu'il choisira
Qu'il joue de la guitare comme en jouait sa mère
Au diable les ennuis et le baccalauréat
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Ce soir le vent souffle et les feuilles s'envolent
Le ciel est encore bleu mais les oiseaux s'en vont
Tu n'es pas venu parce que nos paroles
Ont perdu leur chanteur et ne sont plus chansons
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Meunier meunier tu es cocu
Et ta femme est friponne
Car si elle a de beaux écus
Ce n'est pas toi qui les lui donne
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O toi petit cheval de misère
Que l'homme entraîna au fond d'un puits
Tu sais bien que là-haut tes frères
Voient la lumière, la vie
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Un drame d'amour ou de haine
Peut passer pendant une semaine
Fidèle au poste chaque soir
Je suis là armée d'un mouchoir
Et comme une Madeleine
Je pleure tant j'ai de la peine
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Pour que dans mon berceau on m'ait vêtue de bleu
Et que déjà très tôt on m'ait appelée Monsieur
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Pour grimper dans les arbres comme le faisait Tarzan
Avec un grand couteau serré entre les dents
Pour être dans la fanfare, tambour ou hélicon
Moi, j'aurais aimé être un garçon
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Elle était tout à fait le personnage
Du film à fabriquer
Ses grands yeux bleus, son sourire, son visage
Semblaient nous arriver
D'un charmant, d'un beau livre d'images
Pour enfants ou d'un conte de fées
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Les montagnards dans leur langage
T'appelaient la fille du feu
Le berger, l'ermite et le sage
Empruntaient ton corps généreux
À courir la prétentaine
Par les monts par les vallées
Tu brûlais ta vie Madeleine
Madeleine des Pyrénées
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Je guérissais de mon enfance
Avec une peine infinie
Car je croyais vivre ma vie
En perpétuelle exubérance
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On fait semblant d'être bête
On rêve en cachette
Mais on réfléchit
On fait semblant d'être fière
Mais on a beau faire
On pleure la nuit
On fait semblant de séduire
Quand vient le désir
Mais on a compris
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Il a ôté son grand chapeau noir
En murmurant bonsoir
Il a ôté son grand manteau noir
Et ses gants de satin blanc
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La fille de Pointe pelouse ne regardera plus jamais le jour
Se lever au petit matin sur la montagne d'or
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Mais saura-t-on jamais comment
Elle était là dans le torrent
Tourbillonnant dans le courant
Près de ses bouquets blancs
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Quand le matin éclabousse la nuit
On se fait tout petit
Quand sous un ciel de gros nuages gris
On s'arrache du lit
La tristesse entre dans la chambre
Par la fenêtre de novembre
Tu me regardes, on se sourit
Et la mansarde s'épanouit
On est content sans se dire un mot
Comme deux oiseaux
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Pour bien cuire les oeufs coque du marquis
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Je dois chanter trois minutes
Et ma cuisson ne peut pas être ratée
Si je n'ai rien oublié
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As-tu fait voltigeur garde du prisonnier?
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Quand je suis arrivé, mon capitaine
Il était fatigué il m'a fait peine
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As-tu fait voltigeur dormir le prisonnier?
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Si tu ne veux pas, si tu ne veux pas
Me serrer fort dans tes bras
Je ferai comme faisait grand-mère
Pour décider mon grand-papa
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Un petit tour dans les bois, mais oui
Pour voir si le loup y est pas
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Je n'aime plus la maison depuis que tu l'as quittée
Elle garde encore le parfum de notre amour fané
Notre maison abritait déjà
Les futurs enfants que nous n'aurons pas
Car toi tu n'es plus là, tu n'es plus là
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Là que les voiliers dans le port de nos vacances
Sous le ciel d'été tout recommence
Tu viens d'arriver, déjà dans nos coeurs s'élancent
Tous les souvenirs de notre enfance
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La nuit engourdit les gens honnêtes
Elle endort aussi tout mon passé
Un homme a marché sous ma fenêtre
Et le bruit de ses pas m'a réveillée
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Comment vas-tu Java?
Bien moi tu vois ça va
Plus je vieillis plus je vois
Danser de jouvencelles
Mais toi t'es pas adroit
J'ai beau fignoler ça
À chaque fois ta nana
Fait trois tours et s'en va
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Les hommes se sont réunis dans la cave
Coulera sans cesse le vin jusqu'à demain
Les femmes agenouillées prient dans la cave
Leurs pleurs ne serviront à rien
Puisque demain
Il pendront le prisonnier
Pourtant il y a un an
Que la guerre est terminée
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Lorsque tu m'as dit : "Je vous aime
Vous êtes la femme de ma vie"
Il n'y avait pas de problèmes
Jamais un autre ne me l'avait dit
À notre premier tête-à-tête
Tu m'as dit : "C'est non ou c'est oui?"
Et moi j'ai répondu : "Peut-être"
Jamais une autre te l'avait dit
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Ce soir à la maison
La joie s'est installée
Car vient d'être acheté
FriponC'est ainsi qu'on a appelé
Le petit chien qui deviendra
L'amour commun de la famille
Le père, la mère et les deux filles
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Servez-moi s'il vous plaît de la vie dans un grand verre
Et trinquons pour qu'elle soit longue et heureuse
J'aval'rai à moi seul' toute une bouteille entière
En un mot je boirai au goulot
.........
Mon petit frère qui a dix ans et deux heures
Pour son anniversaire faillit faire un malheur
En confessant d'un air mystérieux
Qu'il était follement, éperdûment amoureux
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Tu la voyais la fille
La fille de ta vie
Spirituelle et gentille
Aussi distinguée que jolie
C'est ainsi que tu la voyais
La fille que déjà tu aimais.
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.........
Pas de printemps dans ta vie inhumaine
Pas de fleurs ni de joie, pas d'amour ni poème
Mais parfois dans la nuit comme un petit enfant
Tu pleures sans témoin doucement
.........
Pitié pour moi, Maître du ciel
C'est la première fois que je prie
Agenouillé je vous appelle
Écoutez, je vous en supplie
Entendez la prière
D'un mauvais garçon
Qui pour la vie entière
Est en prison
.........
Oh, Johnny, oh!
Je ne sais ce que tu en penses,
Tu vois ça recommence
Je rechante devant un micro
...........
Oh, Johnny, oh!
Ça fait drôle vingt ans de silence
Vingt années d'absence,
Quand j'y pense, j'en ai le coeur gros
Johnny, oh!
...........
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Oh! Les enfants, prêtez-moi un peu
De votre courage
J'ai perdu le mien
En chemin
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Philosophie, c'est un mot
Dont je me souviens encore
J'étais jeune alors
J'étais comme vous
Et je cherchais mon chemin.
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N'allume pas, ne bouge pas
Je reste là, près de toi.
N'écoute pas les bruits d'en bas
N'allume pas, pas déjà.
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N'allume pas, laisse mes doigts
Chercher ton corps contre moi.
N'écoute pas les bruits dehors
N'allume pas, pas encore.
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À peine est-elle sur la joue
Que la larme sèche
À peine croit-on devenir fou
Que le plaisir cesse
Le temps s'en va, le temps se fout
De nos maladresses
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Les campagnes s'en iront
Quand les villes se rejoindront
Les campagnes s'en vont
Plus loin que l'horizon
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Le vieux sur son banc, se revoit enfant
Au milieu d'un jardin qui lui semblait grand
Il y avait aussi la maison
Sous son toit pointu comme un capuchon.
On a tout rasé, on l'a remplacé
Par du fer, du ciment, du verre, de l'acier
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Elle était toute nue sous son chapeau de paille
Et ses boucles d'oreilles d'écaille
Elle avait sur son corps, plein de jolis détails
Qu'elle faisait bronzer
Sous le soleil matinal, aïe... aïe...
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Y'avait une fille à Jackson
On allait s'marier à Jackson
J'avais invité tout Jackson
Jackson City,
Un gars qu'était pas de Jackson
L'a embarquée loin de Jackson
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Au-delà de Denver, là où cesse le désert,
Les montagnes se dressent
Le vieux chemin de fer, parti des basses terres,
En emportant vers l'Ouest
Des foules de pauvres gens,
Hommes, femmes et enfants,
Irlandais, français, chinois
Entassés dans le ventre des wagons de bois
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Oh, oh, c'est toujours moi qui te regarde partir
Et toi qui ne me vois pas
C'est toujours moi qui te regarde sourire
Moi qui ne pleure pas
C'est toujours moi qui guette à l'horizon
La voile sur la mer
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Elles sont roses et blanches
Les jeunes filles du dimanche
La rue les voit s'agiter
Sous leurs capuches mouillées
Elles vont en silence
Fêter leurs vingt ans d'existence
Avec l'envie de pleurer
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Il passa toute son enfance à suivre ses parents
Qui faisaient le tour de la France
Avec un cirque ambulant.
Il voyait dans tous les coins de la France des enfants comme lui
Qui rêvaient de sa vie de vacances
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Y'a un éléphant sur le bureau du président
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Le président qui m'inquiète avec son éléphant blanc
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Il y a toujours des guerres,
Des soldats pour les faire,
Des enfants grandissent tous seuls,
Ma mère était jolie, mon père était soldat,
J'aime la couleur sépia
De la photo jaunie de ces deux jeunes gens-là
Que je caresse des doigts
...........
Un beau jour d'automne, il est arrivé
Dans le grand peuplier qui borde l'école
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